Agriculture et grande distribution : Serge Papin "propose de sortir des négociations annuelles"

Il y a 3 années 211
Serge Papin, ancien PDG de Système U et médiateur auprès du ministre de l’Agriculture, a estimé samedi sur Europe 1 que le principe des négociations annuelles entre agriculteurs et représentants de la grande distribution devait céder le pas à un système de négociations "pluriannuelles", avec un prix des matières premières agricoles déterminé par les coûts de production.

INTERVIEW

Les agriculteurs entrent dans la dernière ligne droite des négociations commerciales annuelles avec la grande distribution et les industriels de l'agroalimentaire. Un moment souvent difficile lors duquel sont fixés les prix de leurs productions. Alors que ces discussions doivent s’achever lundi, dans la nuit de vendredi à samedi des agriculteurs ont manifesté à travers la France devant des supermarchés, manière de mettre la pression sur la grande distribution. "Ces négociations sont toujours sous tensions. Il faudrait cesser ce rapport de force qui est supporté par le monde agricole. C’est une espèce d’injustice", a reconnu samedi, au micro d’Europe Soir, Serge Papin, ancien PDG de Système U et médiateur auprès du ministre de l’Agriculture.

Mettre en place "des négociations pluriannuelles et contractuelles"

"On a un système qui tire tout vers le bas", explique-t-il. "Il faut des règles différentes". Selon Serge Papin, le principe d’une négociation annuelle exacerbe les tensions. Il estime que les discussions devraient être étalées sur l’année. "Je propose que l’on sorte de ces négociations annuelles et que l’on passe dans des négociations pluriannuelles, donc contractuelles, qui donneront plus de temps, et qui permettront le dialogue, le partage de la valeur et non pas le rapport de force qui est remis en cause chaque année."

Enfin, Serge Papin estime qu’il faudrait mettre en place des garde-fous qui garantissent aux agriculteurs une rémunération décente. Il propose notamment de fixer un prix des matières premières agricoles "à partir des coûts de production connus". Ces prix serviront ensuite de base aux contrats commerciaux. "Ces indicateurs des coûts de production seront le juge de paix sur le bon prix payé aux agriculteurs", assure-t-il.

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