Économie Entreprises

Conseiller en gestion de patrimoine, le plaignant était resté au même poste durant dix ans. Après ce jugement, la banque « se réserve le droit d’un pourvoi en cassation ».

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Dix années au même poste chez BNP Paribas, à Evian (Haute-Savoie), et au final, l’employeur qui déclare aux syndicalistes venus plaider la cause de ce salarié que « mieux vaudrait qu’il aille voir ailleurs que BNP Paribas s’il veut évoluer », selon le témoignage d’une déléguée du personnel… Le parcours de M. B. depuis son embauche en 2006 comme conseiller en banque privée − poste dénommé à l’époque « conseiller en gestion de patrimoine » − jusqu’à son départ en 2016, lui a laissé un goût amer. Le cadre a nommé cette stagnation : discrimination.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Même les entreprises les plus vertueuses discriminent à l’embauche tant les préjugés sont ancrés »

La cour d’appel de Paris vient de lui donner raison, en condamnant, le 16 février, « la banque d’un monde qui change » à lui verser 50 000 euros de dommages et intérêts « en réparation de l’entier préjudice subi du fait de la discrimination à raison de son origine arabe ou maghrébine ». Le juge requalifie aussi en licenciement nul sa prise d’acte de rupture du contrat de travail. Ce qui entraîne une condamnation de 130 000 euros au total.

Un « profil d’excellence »

Un coup dur pour l’image de cette banque, qui communique beaucoup sur ses valeurs de « diversité et inclusion ». « BNP Paribas dément tout acte de discrimination, indique une porte-parole. La diversité s’applique de manière concrète à tous les niveaux du groupe et représente d’ailleurs une de ses forces ». Elle estime que « la Cour d’appel ne relève pas de mesures discriminatoires qui auraient été prises par la banque à l’encontre de cet ancien collaborateur. Sa décision est pour cette raison particulièrement inattendue. »

M. B. a, selon son avocate, Clara Gandin, associée du cabinet Boussard-Verrecchia, « un profil d’excellence » : détenteur d’un master en ingénierie financière de l’école de commerce de Marseille, d’une maîtrise en sciences économiques et de différents titres internationaux, ce cadre trilingue (français, anglais et arabe) avait passé six années à la National Bank of Canada avant d’entrer chez BNP Paribas sur un poste arabophone où il se crée une clientèle haut de gamme moyen-orientale, notamment. « Mon chef ne voulait clairement pas me garder à la fin de ma période d’essai, il était raciste », indique M. B. La BNP dément cette affirmation.

A partir de 2010, M. B. se porte candidat à une quinzaine de postes. Et essuiera chaque fois un refus, « sans même avoir eu un entretien »

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