Les marchés mondiaux sur la défensive, soucieux de l'inflation

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Paris (awp/afp) - Les marchés européens continuaient de reculer mercredi, après l'ouverture dans le rouge de Wall Street, les craintes d'une résurgence de l'inflation aux Etats-Unis, matérialisées par la remontée des rendements obligataires, servant de prétexte à des prises de bénéfices.

Vers 14H40 GMT, l'indice CAC 40 à Paris perdait 0,52%, Francfort se repliait de 0,70%, Londres de 0,32%, Milan de 1,02% et Madrid cédait 0,56%. A Zurich, le SMI cédait 0,77%.

Peu après un démarrage en baisse, le Dow Jones se stabilisait (-0,03%), le Nasdaq perdait 0,57% et le S&P 500 cédait 0,36%.

En Asie, un peu plus tôt, les principaux indices japonais ont reculé à la clôture tandis que l'indice Hang Seng à Hong Kong a pris 1,10%. La Chine continentale est restée fermée en raison des célébrations du Nouvel An.

"Les marchés actions européens enregistrent quelques pertes aujourd'hui alors que de légères inquiétudes concernant la hausse des rendements des obligations d'Etat ont encouragé certains investisseurs à réduire leur exposition aux actions", explique David Madden, un analyste de CMC Markets UK.

Ces inquiétudes proviennent, entre autres choses, de la promesse américaine d'un plan de relance de 1.900 milliards de dollars pour soutenir l'économie, certains économistes jugeant le montant disproportionné.

"Il faut frapper fort", a insisté le président américain Joe Biden mardi, estimant que son plan de relance permettrait de créer "7 millions d'emplois cette année".

Les inquiétudes inflationnistes se reflètent dans l'évolution des marchés obligataires, où le taux d'intérêt américain à 10 ans évolue actuellement à ses plus hauts niveaux depuis un an, autour de 1,30%.

La même tension s'observe en zone euro depuis plusieurs jours, même si les taux refluaient légèrement ce mercredi : alors qu'il évolue en territoire négatif depuis des mois, le taux à dix ans français se rapproche de zéro (-0,13%) pour la première fois depuis août et le taux allemand évolue à ses plus hauts depuis juin (-0,36%).

Dans ce contexte, la publication mercredi du compte rendu de la dernière réunion de la Banque centrale américaine (Fed), attendue dans la soirée, sera scrutée de près.

"Ce document permettra de juger le rapport de force entre les partisans d'une dégressivité de la politique monétaire et ceux qui militent en faveur d'une politique accommodante prolongée", juge pour sa part Franklin Pichard, le directeur général de Kiplink Finance.

En matière d'indicateurs, en janvier, les ventes au détail ont bondi aux Etats-Unis après trois mois de baisse tandis que la production industrielle a continué à augmenter pour le quatrième mois d'affilée, même si elle n'a toujours pas rattrapé son niveau pré-pandémique.

Au Royaume-Uni, l'inflation a très légèrement accéléré à 0,7% le mois dernier, portée par les prix des biens pour la maison.

Sur le front sanitaire, la Commission européenne, vivement critiquée pour les ratés de la vaccination, a dévoilé mercredi son plan pour mieux surveiller les mutations du coronavirus, accélérer l'approbation de vaccins modifiés pour les combattre et muscler les capacités des laboratoires pour les produire en Europe.

Gucci plombe Kering ___

La maison de luxe chutait en queue du CAC 40 à Paris (-8,07% à 519,70 euros), en raison de performances 2020 en berne concernant sa marque phare Gucci.

British American Tobacco rit jaune ___

Le cigarettier (-4,40% à 2.627.50 pence) a annoncé une nette hausse de son bénéfice net, à 6,4 milliards de livres en 2020, mais son chiffre d'affaires est resté stable et le montant des profits a été moins élevé que prévu par les analystes.

Résultats en berne pour Nivea ___

Le fabricant des crèmes Nivea Beiersdorf (-6,08% à 85,82 euros) a enregistré une baisse annuelle de 17,3% de son bénéfice opérationnel et de 8,2% de son chiffre d'affaires en raison de la pandémie.

Côté devises, pétrole et bitcoin ___

Vers 14H45 GMT (15H45 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril était quasi stable (+0,08%) par rapport à la clôture de mardi, à 63,40 dollars.

Le baril américain de WTI pour le mois de mars lâchait dans le même temps 0,32% à 59,86 dollars.

L'euro perdait dans le même temps 0,55% face au billet vert, à 1,2038 dollar.

Après avoir touché un nouveau plus haut à 51.719 dollars, le bitcoin s'affichait en hausse de 4,6% à 50.806 dollars.

afp/rp

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