Métiers : De nouveaux débouchés avec les éco-métiers

Il y a 3 années 309

Toutes les industries doivent aujourd'hui compter avec des impératifs environnementaux, ce qui a pour effet de créer une multitude d'emplois spécialisés.

Toutes les industries doivent aujourd'hui compter avec des impératifs environnementaux, ce qui a pour effet de créer une multitude d'emplois spécialisés. — IStock / City Presse

Si, pour l’heure, les emplois verts représentent encore peu en termes de volume, les experts n’ont aucun doute : ils sont non seulement amenés à se développer de façon importante, mais également à essaimer dans d’autres secteurs. Le plan de relance présenté en septembre 2020 par le gouvernement l’a d’ailleurs confirmé, puisque 30 milliards d’euros vont être consacrés à la transition écologique du pays.

Des métiers verts

De nombreuses activités sont purement environnementales. On parle des « métiers verts ». Il s’agit notamment de la gestion des eaux et forêts, de la préservation de la biodiversité, du traitement des déchets, du développement des énergies renouvelables ou encore de la prise en compte des risques et pollutions.

En tête de liste, 75 % des postes dans l’environnement sont liés à la gestion des déchets et de l’eau. Acteurs privés et publics recherchent en permanence des techniciens supérieurs et des ingénieurs spécialisés qui interviennent, chacun à leur niveau, pour mesurer la qualité de l’eau, gérer les stations d’épuration et traiter les déchets. Une dynamique encouragée par l’État, puisque le plan de relance consacre 300 millions d’euros à la modernisation des infrastructures.

Si le secteur de l’éolien maritime est, quant à lui, encore anecdotique, il se dessine un avenir. D’après Pôle emploi, cette nouvelle filière a permis de créer plus de 800 postes entre 2018 et 2020. Et selon un rapport d’août 2020 du Global Wind Energy Council, l’association promouvant l’énergie éolienne, le secteur atteindra 230 GW d’ici à 2030, contre 29 GW en 2019. C’est autant de débouchés pour les futurs monteurs mécaniciens, électriciens, mais aussi bon nombre de métiers liés à la logistique, à la qualité et aux tests.

Des métiers verdissants

Ce sont surtout les professions dites « verdissantes » qui constituent un vivier d’emplois. Sans avoir un lien direct avec la protection de la nature, ces métiers intègrent des compétences environnementales désormais incontournables.
On pense à la filière de la rénovation énergétique, qui a vu naître les diagnostiqueurs immobiliers, les spécialistes de l’efficacité énergétique des bâtiments ou encore les conseillers énergie. Dans la même logique, la pharmaceutique et la cosmétique misent dorénavant sur les propriétés des plantes et micro-organismes pour développer des produits plus respectueux de l’environnement. Dès lors, le secteur des biotechnologies connaît une forte croissance (10 à 15 % par an) qui va de pair avec des embauches dans les ventes, la production, la logistique et les services réglementaires et qualité.

Du côté des transports aussi, la révolution est en marche. Entre la modernisation des infrastructures et le verdissement du parc automobile prévus par le plan de relance, la filière va avoir besoin de main-d’œuvre et notamment d’ingénieurs en génie des matériaux, afin d’assurer la transition énergétique du secteur.

De façon plus globale, l’ensemble des industries doit aujourd’hui prendre en compte les impératifs environnementaux. On voit ainsi émerger des économes de flux, chargés d’optimiser les consommations d’énergie, mais aussi des chefs de projet « climat » ou « labellisation B corp » (un label certifiant le respect d’exigences sociétales et environnementales), tandis que les chefs de produit innovation durable accompagnent les entreprises pour verdir leurs produits.

La filière de l’hydrogène

Le plan de relance prévoit d’allouer 7 milliards d’euros d’ici à 2030 au développement de l’hydrogène vert, dont 2 milliards d’euros dès 2021 – 2022. Les objectifs : construire une filière française de l’hydrogène décarboné grâce à la méthode de l’électrolyse, favoriser la mobilité lourde à l’hydrogène et soutenir la recherche et l’innovation dans ce domaine.

Ce coup d’accélérateur devrait générer entre 50.000 et 150.000 emplois directs et indirects, selon les prévisions de l’État. Pour accompagner ce projet, une dotation de 30 millions d’euros est destinée à créer des campus de métiers dédiés, afin de former des spécialistes de l’hydrogène à tous les niveaux, depuis les techniciens intervenant sur les véhicules aux responsables qualité-sécurité-environnement, en passant par les ingénieurs et chercheurs.

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