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Collectif

La crise sanitaire a mis en exergue les défaillances des politiques en direction des jeunes. Elle peut être aussi l’occasion de repenser la place qui leur est faite, estime un collectif de députés et de représentants d’organisations de la société civile dans une tribune au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 04h30 Temps de Lecture 4 min.

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Tribune. Depuis un an, la crise sanitaire produit ses effets dévastateurs au sein de notre société. Les jeunes, comme chaque fois qu’une crise survient, en sont les premières victimes, et sont ceux qui en essuieront les conséquences à long terme. Mais au-delà, cette crise met un coup de projecteur sur les défaillances ancrées de nos politiques en direction des jeunes.

Faiblesse de la prise en compte de leur santé mentale, des espaces sociaux qui leur sont destinés, de leur implication dans les espaces de décision, faiblesse enfin des filets de protection sociale. Si des mesures conjoncturelles au travers du plan 1 jeune, 1 solution sont évidemment nécessaires, des mesures structurelles doivent être mises en œuvre pour qu’avoir 20 ans en 2021 soit moins difficile qu’en 2020.

Des listes d’attente

Avec le Covid, les jeunes, comme le reste de la population, sont contraints de limiter leurs interactions sociales. Or, si une telle situation pèse sur le moral de l’ensemble de la population, les jeunes, et notamment les étudiantes et étudiants, sont un public particulièrement vulnérable, d’autant que cette situation n’est pas nouvelle : 15 % d’entre eux montraient des signes dépressifs majeurs avant même cette crise.

Faute de personnel suffisant dans les services de médecine scolaire et universitaire malgré un besoin manifeste depuis plusieurs années, de nombreux jeunes souhaitant solliciter, par exemple, un soutien psychologique ne peuvent en bénéficier.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Contre la pauvreté des jeunes, c’est l’ensemble de notre démocratie sociale qu’il faut mobiliser »

Il en va de même pour le dépistage et l’accompagnement des troubles psychiques qui se déclarent fréquemment à l’adolescence. Les services de pédopsychiatrie, en sous-effectif, sont contraints de recourir au système de liste d’attente. Dans la période de crise que nous traversons, ce système est éprouvé par une atmosphère anxiogène propice au déclenchement de pathologies ou à leur aggravation.

Ces constats appellent à des investissements humains et financiers rapides et pérennes en faveur de la médecine scolaire, universitaire et de la pédopsychiatrie.

Bénéficiaires ou victimes

Au-delà de l’aspect purement médical, l’isolement social que connaissent les jeunes intervient dans une période charnière de construction de leur identité sociale. Privés d’interactions directes, empêchés d’exercer une activité de loisir (sport, culture, engagement associatif…), ils se voient privés de lieux d’expression, d’émancipation, de défouloirs. Pour celles et ceux qui ont quitté le domicile familial, la solitude se vit dans l’espace restreint d’un logement souvent exigu.

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