Danone : Emmanuel Faber évincé de la direction générale

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Le dirigeant de Danone, Emmanuel Faber, en 2019.

Le dirigeant de Danone, Emmanuel Faber, en 2019. — RTL-BUKAJLO / RTL

Plus personne n’a les pleins pouvoirs chez Danone. Le conseil d’administration a voté lundi soir pour dissocier les postes de président et de directeur général du géant de l’agroalimentaire. C’est une défaite pour Emmanuel Faber qui en gardera la présidence, et ne restera PDG que jusqu’à ce qu’un nouveau directeur général soit trouvé.

Emmanuel Faber était directeur général depuis 2014 et PDG depuis 2017, et faisait face à une fronde d’actionnaires depuis plusieurs semaines. La direction exécutive du groupe lui échappera donc. En tant que président du conseil d’administration il sera chargé des orientations stratégiques.

Les ventes en baisse

Deux fonds d’investissement avaient fait du départ d’Emmanuel Faber un préalable au redressement des performances du groupe, dont les volumes de ventes s’érodent depuis plusieurs années, un mouvement aggravé par la pandémie de Covid-19. Ces fonds, entrés récemment au capital à la faveur de la baisse de l’action, ont enfoncé le clou en fin de semaine dernière. Artisan Partners, troisième actionnaire avec 3 % du capital, réclamait par exemple un changement de direction pour la « réinvention » de Danone. Le fonds activiste Bluebell Capital Partners, basé à Londres et d’envergure plus modeste, demandait aussi qu’un directeur général soit cherché en dehors de Danone.

Artisan Partners n’a cependant pas eu gain de cause sur tous les sujets. Les administrateurs ont rejeté une proposition qui consistait à interrompre Local First, le plan de réorganisation mondiale lancé par Emmanuel Faber. Danone travaille en effet sur un plan prévoyant jusqu’à 2.000 suppressions de postes parmi ses managers.

Un dirigeant « pas dogmatique »

Patron connu pour défendre un capitalisme libéré du court-termisme, plus vert et plus social, Emmanuel Faber était le premier dirigeant de Danone non issu de la famille Riboud. Il s’était jusqu’ici contenté de dire qu’il n’était « pas dogmatique » sur la dissociation des fonctions. Le conseil d’administration a aussi décidé de promouvoir Gilles Schnepp, qui était soutenu par Bluebell pour prendre la place d’Emmanuel Faber, au poste de vice-président, aux côtés de Cécile Cabanis, et de confier les responsabilités d’administrateur référent et de président du Comité de Gouvernance à Jean-Michel Severino.

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